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Êtes-vous prêt(e) à changer de vie ?


Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que vous faisiez là ?

 

Dans cette fête à la musique insupportable et aux invités surexcités ;

 

Sur cette terrasse bondée, à essayer de commander un café à un serveur qui a décidé de ne pas vous voir ;

 

Dans cette longue file de gens qui attendent pour récupérer un colis ou effectuer une démarche administrative ;

 

Pendant une journée du travail que vous avez choisi, mais que vous n'êtes plus aussi sûr(e) de vouloir exercer toute votre vie ?

 

Moi, ça m'arrive tout le temps.

 

Je me sens souvent en décalage, avec l'époque, avec les autres, avec mes propres aspirations. Mais peut-être est-ce bien moins étrange que je ne l'imagine. Sans doute sommes-nous nombreux à la ressentir, cette dissonance.

 

Il y a un an, j'ai pris conscience qu'écrire était l'activité la plus importante de ma vie. J'écrivais bien avant cette prise de conscience, mais je préférais voir cela comme un passe-temps, un exutoire, la sublimation de mes difficultés, de mes renoncements, de mes névroses. Je n'avais pas encore réalisé - ou j'avais peur de l'admettre - que ce n'était pas seulement pour moi un loisir comme un autre. Que c'était quelque chose de plus viscéral.

 

Pourquoi donc, alors que c'est à ce point vital, n'ai-je jamais pu l'envisager comme une compétence que j'aurais pu développer pour en faire un métier ?

Peut-être parce que j'en ai déjà un, de métier.

Je suis prof de lettres, et jusqu'à récemment, je n'avais pas envisagé de me reconvertir ni de changer de voie (de vie ?).

 

Pour quelle raison ? Eh bien, d'abord parce que j'ai toujours eu la passion de transmettre, et que l'enseignement me semblait être la meilleure option pour le faire.

 

Oui, mais voilà : les conditions dans lesquelles s'exerce l'enseignement aujourd'hui me font douter de ma capacité, ou plutôt de mon désir de transmettre encore. Et j'ai le sentiment que l'écriture est devenue pour moi, depuis que je la pratique, une nouvelle voie de transmission, plus excitante, moins répétitive, plus riche.

Parce que, je dois le reconnaître, quand je tombe sur une classe de Première curieuse et cultivée, dans laquelle les élèves aiment réfléchir ou débattre, j'éprouve plus d'enthousiasme que lorsqu'un élève que je ne prénommerai pas Kevin (non, vous ne me ferez pas tomber dans ce cliché) m'interrompt en pleine explication d'un poème de Louise Labé pour me demander si moi, je crois vraiment en l'amour. Lorsque je lui réponds, un peu perplexe, par l'affirmative, il me rétorque du tac au tac que l'amour, ça n'existe pas, qu'il n'y a que l'argent qui compte dans la vie… Alors, évidemment, cette anecdote peut sembler drôle vue de l'extérieur. Elle pourrait même faire une bonne scène de roman. Mais elle révèle surtout la lassitude qui s'est peu à peu insinuée en moi, la sensation de ne plus être nécessairement à ma place dans une salle de classe.

 

Mais pour un prof de lettres aujourd'hui, existe-t-il une alternative à l'enseignement ? Est-il judicieux de tout abandonner pour se lancer dans une carrière aussi hasardeuse que celle d'écrivain ? C'est une question que je me pose souvent, mais à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse.


Il existe pourtant des pistes : depuis quelques années, je m'intéresse de très près à un Master de création littéraire qui existe dans quelques universités. Enseigner l'art de l'écriture n'est pas du tout une tradition française. Le génie ne s'apprend pas. Chez nous, on ne devient poète ou romancier que par une sorte d'élection divine. Pourtant, l'écriture, avant d'être un art, est un artisanat. Cela ne fait aucun doute dans la culture anglo-saxonne. C'est plus compliqué en France, même si les choses commencent à bouger.

 

Preuve en est cette passionnante émission de France Culture, intitulée "Le métier d'écrivain s'apprend-il à l'Université ?". Vous pourrez y découvrir le fameux Master de création littéraire qui me donne envie de prendre un congé sabbatique 😉

 

 

Je terminerai cet article en vous posant la question suivante :


Et vous ? Vers quelles études vous dirigeriez-vous aujourd'hui si vous aviez la possibilité de remonter le temps ? Et pour exercer quel(s) métier(s) ? Quelle voie prendriez-vous si vous décidiez de suivre votre désir ?

 

J'attends vos réponses avec impatience.


Amitiés,


Virginie

 

 

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2 Comments

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Ideas Ideass
Ideas Ideass
Jun 11

Je me dirigerait vers un cursus de Paléo et surtout la paléo climato , mais il n'y a que les poissons qui remontent le courant des rivières et pour les saumons juste pour se reproduire et mourir (je suis un saumon)😅, morale de l'histoire il vaut mieux éviter d'être un saumon et faire des choix non pollués par l'appréhension le plus tôt possible pour avoir le temps d'explorer de nouvelles voies et rebondir encore si nécessaire sur d'autres expériences ,de toute façon la littérature est en soi un univers que chaque écrivain et chaque lecteur crée au grès des interprétations et sensibilités à l'écriture comme à la lecture ,même si une transmission académique dans les structures d'enseignement est un apprentissage…

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Virginie
Virginie
Jun 11
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Oui, c'est vrai qu'il est difficile de remonter le cours des rivières, à moins d'être bien équipé ;) C'est juste également de dire que la peur nous parasite très souvent dans nos choix. Si nous agissions toujours selon nos intuitions et désirs, nous prendrions certainement d'autres décisions, et de bien meilleures le plus souvent ! Concernant l'écriture et la lecture, l'essentiel est en effet d'y trouver ce qui nous comble 😊

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